10 conseils pour faire du business en Chine

Ce mois-ci, nous mettons l’accent sur les principaux facteurs dont doivent tenir compte les entreprises africaines qui souhaitent faire des affaires en Chine. Nous espérons que ces conseils jetteront les bases d’une meilleure compréhension de l’environnement commercial chinois.

  1. Prenez en compte le facteur géographique – La taille et la diversité de la Chine influencent votre stratégie d’entrée sur le marché et la sélection de vos partenaire. Les provinces de l’intérieur sont foncièrement différentes de celles de la côte, et les provinces du sud le sont de celles du nord. Les niveaux de consommation, les habitudes et la culture commerciale diffèrent. Il est important pour les entreprises de bien comprendre leur marché cible, plutôt que de supposer qu’ils traitent avec « un marché de plus d’un milliard de personnes ».
  2. Prenez en compte le type d’entreprise – Ne pensez surtout pas que « les entreprises chinoises » se comportent toutes pareil. Il est plus pertinent de distinguer les entreprises selon leur structure. Ainsi, les entreprises centrales d’État, les entreprises publiques locales, les entreprises privées, les sociétés par action, etc. ont chacune leur manière de fonctionner, leurs forces et leurs faiblesses. En fonction du type de projet ou d’industrie, il est donc recommandé de choisir l’une ou l’autre de ses structures.
  3. Discutez avec les autres entreprises étrangères – Les entreprises devraient apprécier de ne pas être les premières à tenter l’aventure en Chine. Elles devraient apprendre de l’expérience des entreprises qui les ont précédées sur le marché chinois. Il est important de se concentrer sur les histoires de réussite, mais aussi sur les échecs, afin d’en tirer les conséquences. Ce dialogue ne peut certes pas remplacer le travail de terrain, mais il est une source très utile d’informations complémentaires.
  4. Allez en Chine, n’attendez pas que la Chine vienne à vous – Étant donné la taille de la Chine, la plupart des secteurs compte des centaines, voire des milliers d’entreprises (voir 2). Mais seule une petite partie d’entre elles se sont aventurées à l’étranger, et moins encore en Afrique. Or il ne s’agit pas toujours des entreprises les plus puissantes ou les plus prometteuses. Les entreprises africaines devraient prendre le temps de se rendre en Chine, tout comme les entreprises chinoises vont en Afrique.
  5. Les entreprises chinoises connaissent mal l’Afrique – En dépit de la croissance fulgurante du commerce et de l’investissement en Afrique, la plupart des entreprises chinoises n’ont encore qu’une connaissance sommaire des 54 pays africains, tout comme les entreprises africaines connaissent mal les particularités locales de la Chine. Cela implique que les entreprises étrangères doivent expliquer leur projet et sa localisation à leurs contreparties chinoises. Elles doivent également leur fournir les informations nécessaires pour appuyer leurs arguments, surtout si elles veulent faire affaire avec une entreprise chinoise qui n’est pas encore engagée à l’international.
  6. Étudiez les règles d’investissement – Le gouvernement chinois a mis au point un Catalogue pour Guider l’Investissement Industriel Étranger, qui détaille les domaines dans lesquels les firmes étrangères ne peuvent pas investir. De leur côté, les entreprises chinoises doivent également respecter des régulations relatives à l’investissement à l’étranger.
  7. Engagez un avocat local pour les transactions importantes, notamment les investissements entrants – Cela peut sembler évident, mais un avocat qui connaît bien les régulations chinoises dans une industrie spécifique est un atout indispensable, dans un contexte d’évolution permanente des régulations. Un avocat local pourra aider les firmes étrangères à s’y retrouver dans les politiques nationales, locales et spécifiques à leur secteur.
  8. Trouvez un partenaire local de confiance – Il est très rare pour une entreprise étrangère de réussir en Chine sans partenaire local. D’un autre côté, la liste est longue des échecs des partenariats sino-étrangers. Il est donc crucial de connaître les atouts et les faiblesses de vos partenaires potentiels, de prendre le temps d’étudier les risques, de mettre en place un mécanisme de résolution des conflits et, en cas d’échec, d’avoir un plan de sortie clair.
  9. Comprenez les bases de la culture chinoise – Même si la Chine s’est beaucoup ouverte à l’international, comprendre sa culture commerciale est un facteur déterminant dans votre réussite. Cela va des simples formalités aux tactiques de négociation, qui diffèrent souvent de pays en pays.
  10. Soyez patients – Que ce soit dans l’entrée sur le marché, l’identification du partenaire ou l’engagement dans des projets à l’étranger, la patience est nécessaire, car la Chine a une culture, un système, des structures d’entreprises et des régulations très particulières. Sans négliger la macro, n’oubliez pas que le succès repose souvent dans la micro-économie : l’accès au marché, les régulations locales, la segmentation du marché, l’accès aux fournisseurs etc. Bien comprendre ces éléments demande du temps et de la patience.
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SFTZ : Conseils aux investisseurs

Nous nous intéressons ce mois-ci à certaines des mesures destinées à attirer les capitaux et entreprises étrangers dans la Zone de libre-échange de Shanghai (SFTZ), aux difficultés à surmonter et aux conséquences pour les entreprises africaines. Nous espérons que ces conseils vous permettront de mieux vous retrouver dans l’environnement commercial complexe de la Chine.

Tour d’horizon des politiques dans la SFTZ

La période d’essai pour la SFTZ a été fixée à 3 ans, pendant lesquels les régulations seront progressivement assouplies pour permettre plus d’ouverture à l’intérieur de la zone. Plusieurs mesures libérales (par rapport au reste de la partie continentale de la Chine) sont destinées à encourager les capitaux étrangers à entrer dans la zone :

  • Pas de condition de capital minimum enregistré pour les entreprises
  • Une procédure d’enregistrement plus rapide et des conditions simplifiées pour les entreprises chinoises et étrangères (l’enregistrement devrait prendre au maximum deux semaines)
  • Un secteur des services plus ouvert, comprenant différents domaines depuis les loisirs jusqu’à la santé, avec différents types d’assurances
  • Un programme qui permettra de tester une libre convertibilité du RMB. Les entreprises pourront par exemple utiliser un compte spécialisé pour avoir accès au RMB outre-mer.
  • Des taux d’intérêt flexibles à l’intérieur de la zone
  • Un système de taxes plus libéral, avec notamment la possibilité de verser des acomptes
  • Une politique plus libérale envers l’établissement de banques financées par l’étranger et de banques en joint-ventures. Les banques étrangères pourront désormais investir et échanger des instruments financiers avec moins de restrictions
  • Des restrictions moins grandes pour les biens importés, par exemple plus de temps gratuit au port
  • Une plate-forme améliorée d’échanges de biens à l’international et de configuration de ressources
  • Plus d’égalité entre les entreprises chinoises et étrangères dans la mesure où aucune approbation ne sera requise pour les activités ne figurant pas sur la Liste Noire

Tandis que ces politiques continuent d’être ajustées et mises en place, les autorités souhaitent tirer des leçons de cette période d’essai pour étendre certaines de ces mesures dans d’autres villes majeures de Chine.

Le développement de la SFTZ : quelques challenges

Alors que la SFTZ décolle, certains aspects restent problématiques pour les entreprises étrangères :

  1. L’existence d’une Liste Noire, qui réaffirme que la SFTZ n’est pas libre pour tous et que l’investissement étranger est toujours écarté de certains secteurs comme les mines, l’énergie et l’éducation. S’il existe une volonté de réduction graduelle du nombre de secteurs sur cette liste pendant la période d’essai, la vitesse et l’étendue de cette réduction restent toujours inconnues.
  2. L’existence d’un gouffre entre la SFTZ et le reste de la Chine. Même si la SFTZ bénéficie de mesures libérales, ces mesures sont confinées dans la zone. Les entreprises présentes à la fois dans la zone et en dehors pourront se trouver limitées dans leurs actions entre la SFTZ et le reste du territoire chinois.
  3. Les mesures de la SFTZ sont généralement plus favorables aux entreprises chinoises qui se dirigent vers l’étranger que vers les entreprises étrangères qui viennent en Chine.
  4. Etant donné que la zone en est toujours à ses débuts, de nombreuses mesures doivent encore être clarifiées dans les années à venir, notamment les critères de réduction de la Liste Noire, ainsi que certaines politiques financières concernant l’échange des marchés à termes et les régulations des taxes.

Implications pour les entreprises africaines

La SFTZ est un grand pas en avant pour les entreprises chinoises et étrangères. Les entreprises africaines doivent se préparer à explorer les opportunités offertes par cette zone, en particulier pour les secteurs ne figurant pas sur la Liste Noire.

  • Les entreprises qui figurent sur la Liste Noire devraient faire attention à l’évolution des régulations, au cas où leur secteur deviendrait autorisé.
  • La SFTZ représente une source flexible de partenariats avec des entreprises chinoises. Cela peut permettre de surmonter des difficultés relatives au contrôle des devises, aux régulations complexes et à la bureaucratie, qui handicapent parfois la coopération avec une entreprise chinoise à l’étranger, en particulier lorsque les capitaux proviennent de la partie continentale de la Chine.
  • Les entreprises engagées dans le commerce international devraient maintenant rencontrer moins de restrictions et de procédures encombrantes dans leur dialogue avec leurs contreparties chinoises.
  • Le fait que les politiques de la SFTZ soient plus favorables à l’investissement à l’étranger de la part d’entreprises chinoises devrait encourager les entreprises africaines à profiter de ce capital disponible, en particulier dans le secteur des ressources et d’autres secteurs que le gouvernement chinois a désignés comme prioritaires pour l’investissement.

En s’installant dans la SFTZ, les entreprises africaines pourront profiter de mesures libérales qui n’existaient pas jusqu’ici sur le continent chinois.

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